Vayichla’h

Une goutte de Torah – Année 11 – n° 531 – Vayichla’h

16 Kislev 5783 – 10 décembre 2022

Se marier et voir ses fautes pardonnées

La Torah relate les mariages d’Esaü (36:2-3) : « Esaü choisit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d’Élon le Héthéen et Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsivon le Hévéen ; puis Basemath, fille d’Ismaël, sœur de Nebaïoth. »

Selon Rachi, on déduit de l’exégèse de ce verset que les fautes d’un homme lui sont pardonnées lorsqu’il se marie. Il se base sur la comparaison avec un autre verset où son mariage avec Basemath est évoqué (28:9) : « Alors Esaü … prit pour femme Ma’halat, fille d’Ismaël, … sœur de Nebaïoth… » Ici, Basemath est appelé « Ma’halat », mot dont la racine hébraïque signifie « pardonner ». Ainsi, par son union avec Basemath, les fautes d’Esaü lui furent pardonnées. Cela peut sembler tiré par les cheveux, mais nos Sages scrutent les plus infimes détails, ou d’apparentes contradictions et anomalies dans le texte de la Torah, pour en tirer des enseignements. Chaque verset, chaque mot et chaque lettre sont écrits dans un but précis.

Esaü était un être assez vil, l’antithèse de son frère Jacob, et il ne s’est jamais repenti ; bien au contraire, avant son mariage, il planifiait de tuer son frère une fois leur père Isaac décédé : (27:41) : « Esaü prit Jacob en haine à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée. Et Esaü se dit à lui-même : ‘ Puisse le temps du deuil de mon père approcher, je tuerai alors Jacob mon frère.’ »

Malgré cela, ses fautes, nombreuses et sérieuses, lui furent pardonnées lors de son mariage. Lorsqu’un homme, quel que soit son passé, décide de fonder une famille, D.ieu lui offre un nouveau départ, la possibilité de repartir à zéro pour construire son avenir sur des bases saines.

Pourquoi la Torah nous offre-t-Elle cet enseignement en prenant l’exemple d’Esaü, connu comme le parangon du mécréant ? Elle aurait pu choisir le mariage d’Isaac ou de Jacob. Eh bien c’est pour nous apprendre que le pardon est accordé à tous, même à quelqu’un qui se serait fourvoyé dans les abîmes du péché, à condition, bien entendu, qu’il profite de cette occasion pour s’éveiller spirituellement, prendre de saines résolutions et décider d’abandonner ses comportements passés.

Une histoire

Sur la plage, une femme dit à sa copine : « regarde là-bas, c’est ton mari ; il discute depuis un moment avec une jolie jeune femme. »

« Oui, je sais, depuis 13 minutes. »

« Et… tu ne dis rien ?! »

« Non, je veux voir combien de temps il peut tenir son ventre rentré. »

(Merci à Tania pour cette histoire)

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta