Vayikra

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 598 – Vayikra

13 Adar II 5784 – 23 mars 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

Sang et graisses

Le livre du Lévitique est consacré en grande partie aux sacrifices offerts dans le Tabernacle, et plus tard dans le Temple de Jérusalem où ils constituaient l’essentiel du culte. Ils avaient pour objet, selon les cas, d’expier certaines fautes, de manifester sa reconnaissance envers D.ieu ou de montrer son désir de perfection spirituelle. Leurs raisons restent toujours mystérieuses pour l’esprit moderne, même si de nombreuses tentatives d’explication ont été données : transition avec un culte païen (Rambam), impact psychologique de la vision de la bête sacrifiée (Ramban), etc.

Un des points communs des sacrifices était l’offrande du sang et des graisses de l’animal sacrifié. Le sang était, selon les cas, appliqué avec le doigt, aspergé, ou déversé sur les parois ou la base de l’Autel des sacrifices selon un rituel très précis, et les graisses étaient brûlées sur l’Autel.

Selon le Ben Ich ‘Haï, comme la plupart des sacrifices avaient pour but d’apporter une expiation, ces rituels du sang et de la graisse étaient symboliques. En effet, la plupart du temps, l’être humain faute de manière active – par impulsion (en général pour accomplir des actes interdits), ou de manière passive – par paresse (en général pour éviter d’accomplir les commandements positifs).

Le sang, perpétuellement en mouvement et de couleur vive, symbolise la vitalité ; d’ailleurs, avant son application sur l’Autel, les prêtres le transportaient dans des ustensiles qu’ils agitaient afin d’éviter qu’il ne coagule. La graisse, qui a tendance à ralentir les mouvements, symbolise la passivité. Ainsi, au moment de demander l’expiation, le prêtre apportait sur l’Autel les symboles des deux moteurs de la faute.

Le message implicite des sacrifices est de nous inciter à utiliser ces deux tendances à bon escient. La vitalité et le zèle pour s’empresser d’accomplir les commandements positifs de la Torah, et la paresse et l’inaction pour éviter de s’engager dans des comportements  répréhensibles.

Une histoire vraie

Un jour, un homme riche rendit visite au ‘Hafetz ‘Haïm. Il lui expliqua qu’il souhaitait léguer une partie de sa fortune à la Yechiva de Radin fondée par le ‘Hafetz ‘Haïm, et qu’il allait rédiger un testament dans ce sens. Il demandait au ‘Hafetz ‘Haïm, en contrepartie de cette généreuse donation, d’étudier la Torah après son décès pour l’élévation de son âme.

Persuadé que le ‘Hafetz ‘Haïm serait ravi de cet arrangement, il fut très surpris quand ce dernier lui répondit : “Pourquoi attendre jusqu’à vos derniers jours ? Vous pouvez immédiatement donner à la Yechiva le montant que vous avez prévu. Quant à l’étude, pourquoi vous en remettre à moi ? Vous pouvez étudiez vous-même, et cela vous sera beaucoup plus bénéfique !

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta