Une goutte de Torah – Année 12 – n° 627 – Yom Kippour
10 Tichri 5785 – 12 octobre 2024
Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.
Bien manger pour mieux jeûner
Lévitique (23:32) : “Ce jour (le 10 Tichri) est pour vous un jour de repos absolu, où vous mortifierez vos personnes; dès le 9 du mois au soir, depuis un soir jusqu’à l’autre, vous observerez votre repos.”
Selon le Talmud (Bera’hot 8b), la référence au 9 du mois dans le verset vient nous apprendre que quiconque mange et boit à satiété le 9 Tichri est considéré comme ayant jeûné pendant deux jours, les 9 et 10 Tichri.
Pourquoi manger et boire plus que d’habitude (certains ont coutumes de faire jusqu’à 7 “repas”) la veille de Yom Kippour ?
Plusieurs explications ont été données. Certaines sont diététiques : il faut se nourrir avant le jeûne pour le rendre plus facile, ou, au contraire, beaucoup manger pour alourdir la digestion et rendre le jeûne plus pénible ; chacun verra midi à sa porte. Selon d’autres, comme Yom Kippour est un Yom Tov, mais que l’on y jeûne, les repas de fêtes qui devraient l’accompagner sont remis à la veille.
Selon Rabbi Yéhochoua de Belze, ramené par Rav Biderman, le jeûne entraîne une diminution de la graisse et du sang formés à partir des repas la veille. Comme les repas du 9 Tichri nous sont ordonnés comme une Mitsva, la graisse et le sang qu’ils produisent, que nous brûlons à Yom Kippour, sont considérés comme des sacrifices offerts sur l’Autel !
Une histoire ‘Hassidique
Rabbi Abraham Twerski raconte qu’une nuit, un rêve révéla au Bal Cham Tov qui serait son compagnon dans Olam Aba (le Paradis). Cette personne habitait un village voisin et le Baal Chem Tov s’y précipita pour le rencontrer.
Pensant trouver un grand érudit, quelle ne fut pas sa déception de constater qu’il s’agissait d’un être frustre et vorace, qui engloutissait en une journée d’incroyables quantités de nourriture. Ne constatant vraiment rien de remarquable chez cet homme, si ce n’est son féroce appétit, il l’interrogea directement.
L’homme lui avoua qu’il était un total ignorant, mais lui expliqua les raisons de son appétit : “Lorsque j’étais enfant, le seigneur de notre village décréta la conversion forcée de tous les juifs. Mon père refusa, et il fut cruellement battu; comme il était maigre et de constitution fragile, il ne survécut pas. Depuis ce jour, j’ai décidé que je mangerai beaucoup pour renforcer mon corps de manière à ce que je puisse résister aux coups qu’on pourrait me porter pour me forcer à me convertir.”
Le Baal Chem Tov comprit que chaque parcelle de nourriture que cet homme ingurgitait était une sanctification du nom de D.ieu, et il se réjouit de partager sa place dans Olam Aba.
Chabbat Chalom & ‘Hag Samea’h !
Jean Guetta
Relu et mis en page par Tania Guetta