Nous sommes tenus, le jour de Kippour, dans chacune de nos prières, de réciter le Vidouï, c’est-à-dire d’énoncer explicitement nos fautes, de les détailler de façon intelligible. La sincérité de la Téchouva, (du repentir) suppose le remords, les regrets, la honte, et l’abandon de nos fautes dans un engagement ferme de ne plus recommencer. Reste, curieusement, que l’élément essentiel est le Vidouï. Et c’est « une mitsva positive » !
On peut légitimement s’interroger sur la valeur d’une telle confession « forcée », le Repentir n’est-il pas affaire privée, dans une réflexion, une émotion personnelle ? Pourquoi serait-il imparfait sans cet aveu détaillé ? Le Rav Koppelman zatsal (Rosh Yéshiva de Lucerne) nous suggère des éléments de réponse dans l’explication du Rambam à propos du guet (l’acte de divorce) « forcé », lequel généralement n’est pas valable.
Il est cependant, des situations particulières, où la Halakha exige d’un homme qu’il divorce son épouse. Le Beth-Din est alors amené à contraindre le récalcitrant, à le frapper jusqu’à ce qu’il dise : « rotsé ani = je veux, je suis d’accord pour écrire et remettre le guet ». Et ce guet est cacher, il est valable bien qu’obtenu par la contrainte ! Parce que, nous explique le Rambam, on ne parle de contrainte que lorsqu’il s’agit de faire quelque chose de contraire à la Torah, et non pas lorsque l’emprise du mauvais penchant conduit à mal faire. Ici cet homme qui refusait de divorcer sa femme, étant donné qu’il se veut rattaché au peuple d’Israël, est en fait consentant, au fond de lui-même, et désire accomplir toutes les mitsvots, ces obligations qui sont les privilèges d’Israël.
La contrainte dans les deux cas ne fait que révéler le vouloir intime de tout homme d’accomplir la Volonté de son Créateur. La verbalisation des fautes nous aidera à percevoir leur gravité et à faire éclore notre volonté profonde.
Gmar Hatima Tova