A’harei Mot

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 604 – A’harei Mot

26 Nissan 5784 – 4 mai 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

Le bouc émissaire

(16:8) : “Aaron tirera au sort pour les deux boucs: un sera pour l’Éternel, et l’autre pour Azazel.” Le jour de Yom Kippour, on amenait au Temple deux boucs identiques qu’on tirait au sort : Celui “pour l’Eternel” était sacrifié sur l’Autel, et l’autre, “pour Azazel”, faisait l’objet d’un rituel très particulier (16:21) : “Aaron appuiera ses deux mains sur la tête du bouc vivant; il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël et tous leurs péchés…et les placera sur la tête du bouc, et il l’enverra…dans le désert.” Le bouc était ensuite précipité d’une haute falaise au pied de laquelle il s’écrasait, à la suite de quoi le peuple obtenait l’expiation de ses fautes.

Ce rituel reste mystérieux. Selon Ramban, Azazel était un démon auquel le bouc était offert ; interprétation problématique car, quelques versets plus loin, la Torah interdit cette pratique (17:7) : “et ils n’offriront plus leurs sacrifices aux démons…” Selon Rabbi Jonathan Sacks z’l, certains sages croyaient néanmoins qu’il existait des forces négatives qui accusaient les humains, et que ce rituel permettait de les apaiser.

En tout état de cause, l’expiation n’était pas automatique, contrairement au rituel du bouc émissaire dénaturé qu’on pouvait trouver dans d’autres cultures où une personne était sacrifiée afin d’absoudre le reste de la communauté de leurs fautes. Dans notre tradition, ce rituel devait être accompagné d’un vrai processus de Techouva (incluant confession et remords) de la part du peuple. Le bouc porteur des fautes symbolisait concrètement la culpabilité du peuple qui s’identifiait avec la victime. Ce rituel a cessé après la destruction du Temple, mais on peut en retrouver une réminiscence dans les Kaparot de Yom Kippour ou  le Tachli’h de Rosh Hachana.

Le bouc émissaire est devenu une personne à qui l’on attribue injustement la responsabilité de tous les torts ; il est ironique que les juifs aient souvent été les principales victimes de ce concept tiré de leur Torah !

Une histoire

Dans un parc parisien, un pitbull attaque une petite fille. Un promeneur se précipite sur le chien et, après une lutte féroce, arrive à l’étrangler.

Un journaliste qui assistait à la scène (de loin), le félicite : “Je vois déjà le titre du journal demain : Un parisien courageux sauve une petite fille.”

“Je ne suis pas parisien.”

“Ah, alors : Un français courageux sauve une petite fille.”

“Je ne suis pas français, je suis israélien.”

Titre du journal du lendemain : “Un israélien, rompu aux techniques commandos de Tsahal, massacre un pauvre chien”

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta