Pessah

Une goutte de Torah – Année 12 – n° 603 – Pessah

19 Nissan 5784 – 27 avril 2024

Cette goutte de Torah est dédiée au succès de nos vaillants soldats dans leur lutte pour l’annihilation de nos ennemis et le retour de nos otages sains et saufs B’H’.

La double identité de Moïse

Moïse, le libérateur des Hébreux, connut un parcours atypique. Il fut, selon le Talmud (Tossefot sur Sotah 12b), le premier bébé Hébreu à être jeté dans le Nil. Là, il fut sauvé par la fille de Pharaon qui le confia pendant deux ans à sa vraie mère pour l’allaiter. Il fut ensuite élevé comme un prince d’Egypte dans le palais du Pharaon.

Les deux années passées au sein de sa mère imprimèrent sur Moïse une identité hébraïque indélébile. Selon le Midrach, plutôt que de jouir de ses privilèges de prince, il assistait et réconfortait régulièrement ses frères hébreux. Il intervint même auprès de Pharaon pour qu’ils puissent jouir d’un jour de repos hebdomadaire, qu’il fixa bien entendu le Chabbat.

Moïse était déchiré entre ces deux identités, mais ce dilemme connut sa conclusion quand, voyant un contremaître égyptien battre un Hébreu, il décida de voler à son secours (Exode 2:11-12) : “… Il aperçut un Égyptien frappant un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna d’un côté, puis de l’autre ; voyant qu’il n’y avait pas d’homme, il frappa l’Égyptien et l’ensevelit dans le sable.” Selon Rav Shindler, ce verset marque le moment décisif où Moïse définit son identité si on le lit comme suit : il se tourna du côté (de sa culture égyptienne), puis du côté (de sa culture hébraïque) ; voyant qu’il n’y avait pas d’homme (c’est-à-dire qu’il était à cheval entre ces deux cultures, sans réelle identité), il frappa l’Egyptien (qui était en lui) et l’ensevelit dans le sable (pour le faire disparaître) ; à ce moment, Moïse rallia définitivement ses frères hébreux et rejeta son identité égyptienne.

L’histoire récente a vu d’autres princes, élevés dans des environnements hostiles à Israël, se rallier à la cause du peuple juif.

Une histoire vraie

Mosab Hassan Youssef, né en 1978 à Ramallah, est l’un des fils du Cheikh Hassan Youssef, membre fondateur du Hamas. Surnommé le “prince vert”, il fut pendant 10 ans une “taupe” au service d’Israël qui lui doit de nombreux succès ; il affirme notamment avoir permis d’éviter l’assassinat de Chimon Peres. En 2007, il partit vivre en Californie après s’être converti au christianisme. A la suite du pogrom du Hamas le 7 octobre 2023, il se manifesta sur la scène publique, et même à l’ONU,  pour soutenir Israël et prêcher l’éradication totale du Hamas.

En juillet 2019, son frère, Souheib Youssef, qui avait d’importantes responsabilités au sein du Hamas, s’est enfui en Asie et a dénoncé la corruption qui régnait parmi les dirigeants du mouvement ainsi que ses liens avec l’Iran et l’utilisation des enfants à des fins terroristes.

Chabbat Chalom

Jean Guetta

Relu et mis en page par Tania Guetta